Les sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) se sont abstenus sur le projet de loi portant mesures d’urgence pour lutter contre l’inflation concernant les produits de grande consommation. Un texte d’urgence, bien en-deçà des enjeux de lutte contre l’inflation et de soutien impératif des Français.
Avec ce projet de loi, le Gouvernement entend lutter contre l’inflation en avançant exceptionnellement la date butoir de signature des accords commerciaux entre les distributeurs et les gros fournisseurs du 1er mars au 15 janvier 2024.
Une accélération du calendrier bien hasardeuse qui repose uniquement sur l’espérance d’une répercussion des prix à la baisse en magasin :
- rien ne garantit qu’elle se répercuterait directement sur le pouvoir de vivre des ménages et encore moins sur les conditions de vie des agriculteurs ;
- elle ne règle en rien le problème de la baisse généralisée du niveau de vie de la très grande majorité des Français ;
- elle n’apporte aucune réponse structurelle et durable à l’enjeu du rééquilibrage des relations commerciales agricoles.
Les sénatrices et sénateurs du groupe SER déplorent que ce projet de loi traduise une nouvelle fois l’impuissance du Gouvernement à lutter efficacement contre l’inflation. Le texte confirme en particulier l’échec des différentes lois EGALIM et l’incapacité du Gouvernement à rééquilibrer les rapports de force dans la chaîne de production agroalimentaire, de l’agriculteur au consommateur.
Un Gouvernement peu actif, spectateur de la guerre des prix qui se poursuit entre industriels et grande distribution, et dont les agriculteurs sont trop souvent, avec les Français, les victimes collatérales.
Tout en regrettant que ce texte ne traite pas structurellement l’ensemble de la problématique de l’inflation des produits alimentaires, le groupe SER a choisi de s’abstenir et demande au Gouvernement de revoir très rapidement sa copie.