Lutte contre la vie chère outre-mer : un impact très insuffisant sur le pouvoir d’achat des ultramarins

Les sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) ont voté en faveur du projet de loi de lutte contre la vie chère dans les outre-mer, examiné au Sénat. Un texte attendu, tant le coût de la vie dans les territoires ultramarins demeure un fléau quotidien et un puissant facteur d’injustice sociale. Cependant, le groupe SER regrette que le gouvernement se limite à des ajustements cosmétiques sans y adosser de moyens ni de véritables leviers structurels novateurs.

Dans les outre-mer, les revenus sont les plus bas et les prix les plus hauts. La vie chère y nourrit depuis des années un profond sentiment d’abandon et alimente des tensions sociales récurrentes.

Contrairement aux rapporteurs et au groupe LR et à la Macronie qui ont fait le choix du barrage et de l’attentisme, le groupe SER s’est pleinement mobilisé contre la vie chère dans les outre-mer et a fait de nombreuses propositions dans le cadre de ce projet de loi.

Le groupe SER se félicite ainsi que nombre de mesures de la proposition de loi de Victorin Lurel, travaillée en compromis et adoptée en mars 2025, visant à renforcer la concurrence et la régulation économique outre-mer, figurent désormais dans le projet de loi. Il s’agit notamment des conditions de ventes non discriminatoires, de l’élargissement du bouclier qualité-prix à des services télécom et automobile, d’une meilleure transparence comptable des entreprises et d’une mesure emblématique : la transparence et le plafonnement des marges arrière. Par ailleurs, suite aux propositions socialistes, le bénéfice des aides publiques sera conditionné au respect de l’obligation de publication des comptes sociaux et le blocage géographique des Ultramarins sera interdit sur des sites Internet, plateformes numériques et applications (SNCF, Fnac, Canal +…).

Les sénatrices et sénateurs du groupe SER déplorent néanmoins que l’Etat n’engage aucun moyen budgétaire à l’appui du projet de loi. Ils ont ainsi rejeté la proposition du gouvernement d’un mécanisme de péréquation pour diminuer les frais d’approche reposant uniquement sur le bon vouloir des acteurs économiques locaux, sans implication de l’État.

Le groupe SER s’étonne de la surdité totale des rapporteurs de la droite sénatoriale, refusant toute amélioration concrète du texte même. La droite a ainsi rejeté de nombreux amendements du groupe SER comme le renforcement des observatoires des prix, des marges et des revenus (OPMR) qui restent sous-dotés et sans personnalités juridique, la suppression de la double taxation des colis postaux depuis et vers les Outre-mer, l’encadrement des frais bancaires et autres mesures rendant ce texte plus coercitif…

Notre groupe a choisi de voter ce texte, convaincu qu’il constitue un signal, certes insuffisant, mais nécessaire. Nous continuerons à défendre, lors de la navette parlementaire, les mesures de justice économique que nous portons depuis 2012 : celles d’une concurrence équitable, d’une régulation efficace et d’un véritable soutien au pouvoir d’achat de nos concitoyens ultramarins.

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