Notre audiovisuel public n’a pas de prix, Rachida Dati veut le détruire coûte que coûte.

Les sénatrices et sénateurs des groupes Socialiste, Écologiste et Communiste, dénoncent l’offensive de Rachida Dati pour fragiliser l’audiovisuel public.

Après l’adoption de la motion de rejet à l’Assemblée nationale, la proposition de loi relative à la réforme de l’audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle revient au Sénat. Le gouvernement impose à la chambre haute, avec le soutien de Gérard Larcher, un examen dans des délais qui empêchent le Parlement de légiférer sereinement. 

La ministre de la Culture persiste dans sa vendetta. Sa fonction implique de protéger l’audiovisuel public, pas de le fragiliser. Moins de 24h pour amender le texte en commission ; inscription en urgence de la proposition de loi à l’ordre du jour de la semaine prochaine : telle est sa méthode qui se révèle aussi brutale que le traitement réservé à l’audiovisuel public, à ses dirigeantes, à ses journalistes et à l’ensemble de ses professionnels. 

La droite sénatoriale porte cyniquement cette réforme et se rendrait complice de la tactique choquante et inique de Rachida Dati. Nous nous y opposons fermement. Sous couvert de rationalisation, d’efficacité et de modernisation de la gouvernance de l’audiovisuel public, cette proposition de loi vise, en réalité, à rassembler France Télévisions, Radio France, l’INA, voire France Médias Monde, au sein d’une entité unique, la holding France Médias.

Remettre les clés de l’audiovisuel public dans les mains d’une seule personne met en péril l’essence même notre système, respectueux de l’indépendance et du pluralisme de l’information. La mise en place de cette nouvelle organisation pose aussi question. Alors que le gouvernement saborde les financements des différentes sociétés, il propose un plan dispendieux sans ressources dédiées.

Cette réforme est mal pensée et très peu argumentée. La déstabilisation de l’audiovisuel public affaiblira tout l’écosystème audiovisuel : chaînes privées, secteur de la création audiovisuelle – dont France TV est le premier partenaire –, annonceurs, etc. 

À ce stade, la seule solution sérieuse est l’abandon de cette proposition de loi. Contre les attaques et outrances répétées de la ministre, y compris à l’encontre des journalistes dont elle devrait être la première défenseure, nous mènerons le combat fermement, au nom de la liberté des médias et de l’indépendance de l’audiovisuel public au cœur de nos principes démocratiques ; au nom de la protection d’une information libre, pluraliste et de proximité ; au nom de nos concitoyennes et concitoyens si nombreux à plébisciter le service public audiovisuel. 

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