Alors que le Premier ministre annonce l’ouverture du chantier d’un nouvel acte de décentralisation, le projet de loi de finances pour 2026 poursuit méthodiquement la mise en coupe réglée des collectivités locales.
Sous couvert de « responsabilité partagée », l’exécutif impose aux collectivités un effort sans précédent, très éloigné de la part qu’elles représentent réellement dans la dépense publique nationale.
Ce sont ainsi 5 milliards d’euros d’économies annoncés par le Gouvernement sur le dos de nos collectivités ! Mais chacun sait que l’addition sera, en réalité, bien plus lourde. Un DILICO doublé et étendu, une DGF gelée, des variables d’ajustement rabotées, des dotations d’investissement fusionnées pour mieux les réduire… Autant de mesures qui s’ajoutent à celles déjà votées en 2025.
Le PLF 2026, en instaurant une double contrainte sur le fonctionnement et sur l’investissement, réduit drastiquement les marges de manœuvre des collectivités tout en organisant une recentralisation de fait par l’attrition de leurs moyens. Certes, l’état de nos finances publiques est préoccupant et la maîtrise de la dépense publique demeure nécessaire. Il est pourtant des économies dont le coût se paiera demain, en aggravant les fractures territoriales.
En ces temps de crise, ignorer le rôle essentiel des collectivités en matière de soutien à l’économie et à l’emploi, d’aménagement du territoire et de cohésion sociale est une erreur politique majeure. Parce que nos collectivités sont les véritables pôles de stabilité de la République, elles doivent être considérées par l’État comme des partenaires, et non comme de simples variables d’ajustement budgétaire.
Les relations entre l’État et les collectivités doivent être redéfinies, les compétences clarifiées et les moyens pour les exercer fiabilisés. Manifestement, le budget 2026 ne prend pas le chemin de l’apaisement.