Vol au Louvre : l’affaiblissement des services publics a un coût

Chacun l’a constaté à la suite du rocambolesque cambriolage du Louvre, la sécurité des musées de France est aujourd’hui sans conteste perfectible et a fait l’objet de critiques vertes de la part de différents commentateurs de la vie publique.

De toute évidence, si des dysfonctionnements individuels ou collectifs sont intervenus, il y aura lieu d’en tirer toutes les conséquences, sans emballement médiatique mais avec tout le sérieux qui s’impose. Il convient en effet de ne pas céder à une rhétorique médiatique qui, si elle est entendable et sans doute à certains égards légitime, omet quelques points fondamentaux.

Depuis 2017 et l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, une démarche sans précédent de révision générale des politiques publiques de 2007 a été initiée. Si les missions dites régaliennes de l’État sont peut-être un peu moins maltraitées, force est de constater que l’ensemble des politiques publiques subissent des coupes budgétaires année après année, fragilisant la conduite des missions dont elles ont la charge. C’est le cas du budget de la culture, qui perdrait 200 millions d’euros en 2026 dans le projet déposé par le gouvernement, soit près de 5% de ses crédits.

Si l’on ajoute à cela l’effet mécanique de l’inflation, on peut mesurer l’absurdité d’une situation dans laquelle on demande de faire davantage avec moins de crédits. Malgré la volonté des agents des services publics de toujours concourir du mieux qu’ils peuvent à l’intérêt général, force est de constater qu’à bien des égards, la qualité du service public diminue car avec moins de moyens, il est difficile d’attendre toujours plus.

À certains égards, il serait sans doute moins nocif pour nos politiques publiques que le camp libéral fasse des choix politiques et nous indiquent quelles sont les actions de l’État qu’il conviendrait de supprimer, au lieu de réduire indistinctement les crédits au risque de tout fragiliser.

Pour notre part, la réponse est claire : dans un monde de plus en plus instable, nous avons besoin de davantage de régulation et de services publics.

Ces derniers aussi sont de toute évidence des joyaux à préserver !

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