Budget de la Sécurité sociale, un début de quinquennat déjà à bout de souffle

Les sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) vont s’opposer au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Alors que l’hôpital public est en voie d’effondrement et que 30 % des Français vivent dans un désert médical, ce budget ne fait montre d’aucun volontarisme politique et semble n’obéir qu’à la seule boussole du rééquilibrage des comptes publics.

On aurait pu attendre d’un premier budget de la sécurité sociale du quinquennat qu’il traduise une vision ambitieuse des politiques sociales et sanitaires pour les années à venir. Il n’en est rien, avec ce PLFSS atone, à l’encéphalogramme plat. Contrairement à ce qu’il affirme, le Gouvernement réduit les moyens du système de soins. La hausse de l’Ondam (+3,7 %), si elle est significative, est nettement inférieure à l’inflation, qui dépasse 6 % et devrait rester élevée en 2023.

En réalité, le Gouvernement s’entête dans le dogme poursuivi ces dernières années : pour atteindre un équilibre budgétaire, la réduction de la dépense publique est privilégiée, plutôt que l’augmentation des recettes. Ainsi, les exonérations de cotisations, elles, sont passées de 39 à 71 milliards d’euros entre 2018 et 2023. Le Gouvernement se prive de recettes essentielles pour financer la sécurité sociale.

L’hôpital public paie le prix de l’équilibre des comptes publics. La rallonge de 556 millions d’euros, dont se targue le Gouvernement, ne correspond pas à des moyens supplémentaires pour l’hôpital. Elle a été ponctionnée sur les montants de la réserve prudentielle de début d’année.

Le groupe SER dénonce par ailleurs une vision très restrictive de la prévention, uniquement centrée sur la prévention médicalisée. Il déplore également l’absence de mesure sur les EHPAD et l’autonomie, alors qu’il est urgent de réformer le secteur et de revaloriser ses métiers.

Par ailleurs, ce débat a permis à la droite sénatoriale de rappeler ses exigences en matière de réforme des retraites. Une réforme injuste que devrait porter un Gouvernement qui, jouant la dramatisation des déficits, souhaite reculer l’âge légal et pénaliser les plus précaires.

Alors que le débat sur ce texte a été confisqué par le 49.3 à l’Assemblée nationale, le groupe SER du Sénat s’est attaché à avancer de nombreuses propositions. En particulier pour :

  • augmenter les recettes de la sécurité sociale : suppression des exonérations de cotisations non efficaces, ou encore augmentation de la taxation des retraites chapeau des plus fortunés ;
  • lutter contre les déserts médicaux : quatrième année de professionnalisation (hors internat) dans les zones sous-denses ;
  • renforcer les contrôles et l’encadrement des EHPAD privés à but lucratif et donner plus de moyens à l’autonomie.

Le groupe SER continuera de défendre des mesures ambitieuses sur la lutte contre les déserts médicaux et le financement de l’hôpital dans le cadre de propositions de loi à venir.

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