PLF 2022

Retour à la case départ : un budget qui ne tire pas les leçons de la crise

Affiché comme le texte de la sortie de la crise de la Covid-19, le projet de loi de finances (PLF) 2022, présenté ce jour en Conseil des ministres, marque la sortie précipitée du « quoi qu’il en coûte » et acte le retour à une politique gouvernementale marquée à droite, injuste dans la répartition de l’effort fiscal et sans ambition en matière sociale et écologique. Le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) du Sénat dénonce un projet de loi caduc dès sa présentation, au mépris total du Parlement, puisqu’il sera amendé dans l’automne par le gouvernement pour prendre en compte les promesses égrenées par le Président – candidat Macron.

La politique du « quoi qu’il en coûte » a permis à notre économie de tenir dans un contexte de crise sans précédent, même si nous regrettons qu’elle n’ait été soumise à aucune conditionnalité. En se réjouissant aujourd’hui de faire de nouveau baisser le poids des dépenses publiques dans le PIB, le Gouvernement semble considérer que la crise est derrière lui et que sa politique peut reprendre comme avant. Le groupe SER déplore que les premiers de corvée restent largement oubliés par ce budget, que les grandes entreprises et les « super riches » soient encore les gagnants de la politique fiscale du gouvernement et que l’effort en faveur de la transition écologique reste si timide.

Le PLF acte une forme de retour à la case départ et sacrifiant la cohésion sociale et la préparation de l’avenir, au profit d’une politique de l’offre malgré l’échec avéré de la théorie du ruissellement. Si les ministères des Armées, de l’Intérieur et de la Justice apparaissent les grands gagnants de ce dernier budget du quinquennat, il s’agit d’un rattrapage très tardif et bien trop limité après cinq années de fragilisation de l’ensemble des services publics et de l’action de l’Etat.

Enfin, le groupe SER déplore que plusieurs milliards d’euros de dépenses annoncés par le Président de la République pour des raisons électorales (revenu d’engagement, plan d’investissement…) ne soient pas intégrés au PLF et le seront par voie d’amendements. En présentant un texte caduc dès son dépôt, le Gouvernement empêche en effet le Parlement de l’étudier dans des conditions transparentes, sans qu’aucune situation d’urgence ne le justifie, comme l’a rappelé avec sévérité le Haut Conseil des Finances Publiques.

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