Le PLFSS 2024 est marqué par un cruel manque d’ambition pour assurer la soutenabilité de notre système de protection sociale. Les moyens alloués sont insuffisants pour répondre aux défis auxquels doit faire face notre système de santé, notamment en termes d’enjeux financiers.
Face au vieillissement croissant de la population causant une augmentation des dépenses, une augmentation des maladies chroniques, notre système a besoin de financements supplémentaires et de mesures concrètes, notamment en matière de prévention.
Ces évolutions structurelles doivent être financées pour répondre aux évolutions des besoins de notre société et aux enjeux de cohésion sociale. Le « virage de la prévention » annoncé en LFSS pour 2023 était beaucoup trop timoré. Ces premières étapes en matière de prévention se poursuivent dans le PLFSS pour 2024, elles vont dans le bon sens mais manque d’ambition.
Le travail en pluridisciplinarité entre professionnels de santé est primordial et le partage de compétence entre professionnels de santé sont des premiers pas bienvenus, qui doivent être poursuivis, notamment pour offrir une réponse à la pénurie de médecins sur l’ensemble du territoire.
Cependant, la révision de l’ONDAM 2023 à + 1,4 point vient prouver que les investissements prévus étaient déjà insuffisants pour notre système de santé. Le texte prévoit également des mesures d’économies d’un montant de 3,5 milliards d’euros pour atteindre ces objectifs. Ces économies s’appliqueraient notamment sur les actes de biologie, les soins dentaires (la modification du ticket modérateur) ou encore le prix des médicaments.
Les objectifs de dépenses des soins de ville baissent également. Pourtant, les soins de villes sont en hausse et des négociations conventionnelles sont en cours avec les médecins généralistes pour augmenter le tarif des consultations.
Le Gouvernement est dans une approche comptable qui n’apporte aucune réponse concrète et n’est pas cohérente avec les besoins réels en santé de la population. Sans financement supplémentaire pour assurer un accès aux soins de qualité pour toute la population, le système risque de s’effondrer.
Des moyens supplémentaires doivent être dégagés pour répondre aux enjeux d’accès aux soins, de prévention ou encore d’autonomie. Les arbitrages comptables court-termistes ne peuvent suffire.