Hussein Bourgi (Hérault), auteur de la PPL, et Audrey Linkenheld (Nord), cheffe de file sont intervenus en discussion générale de la proposition de loi portant réparation des personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982.
Hussein Bourgi : « Plus qu’un symbole, l’adoption de cette PPL permettra peut être de refermer les plaies des personnes condamnées, non pas pour ce qu’elles faisaient, mais pour ce qu’elles étaient. Inquiéter et condamner quelqu’un pour son intimité, pour son identité, c’est porter atteinte à sa dignité. Réparer ces injustices, panser ces blessures, apaiser la mémoire de ceux qui ont pâti et qui sont morts, c’est faire preuve de notre humanité.Je conclurai en citant Alphonse de Lamartine qui disait “Je suis de la couleur de ceux qu’on persécute”. Alors, mes chers collègues, soyons tous et toutes, comme Lamartine, de la couleur de ceux qu’on persécute. Soyons tous et toutes, comme Lamartine, de la religion de ceux qu’on opprime. Soyons tous et toutes, comme Lamartine, de l’orientation sexuelle de ceux que la France a condamné. »Audrey Linkenheld : « “On peut se demander avec le recul comment des députés français, c’est à dire par définition des femmes et des hommes qui devraient avoir l’intelligence de nos libertés fondamentales puisqu’ils sont chargés de les défendre, ont pu légiférer pour réprimer l’homosexualité”, voilà ce que disait Gisèle Halimi à la fin de l’année 81.J’invite donc tous les groupes politiques, l’ensemble des sénateurs et sénatrices à entendre les histoires et les voix de ces condamnés et dans la discussion qui va s’ouvrir, à dépasser les arguties juridiques ou les postures politiques pour adopter notre proposition de loi dans son acception large, pour que demain, aucune Gisèle Halimi ne puisse plus jamais se demander comment des parlementaires ont pu pénaliser une liberté fondamentale, celle d’aimer. »